Prière noire

Mon regard seul dérobe ta langue

Stigmatisée par la perte et le manque.

Plusieurs mains à la fois pointées,

J’ai à peine prononcé ton nom

Qu’ont commencé les chuchotements :

Bizarre, étrange, déiste, terreur.

J’ai vu en toi le feu qui dévore.

Je souhaite,

Je souhaite,

Je souhaite —

La froideur de glace

Et les étoiles en miettes.

Couverte du sang des dieux,

J’ai plus de rage, mais plus les yeux.

Je fonce la tête aux retours des adieux,

Et je me mords,

Je me mords,

Je me mords.

La vie est chanson,

Et moi je me dévore.

Et le feu, encore le feu.

Mon chemin est droit —

Alors où sont mes vœux ?

Je n’ai plus de bras,

Je les ai offerts à Dieu.

La vie est chanson.

Je m’effondre,

Larme à fond,

Lame dedans.

Tire sur moi,

Que le ciel te bénisse.

Dieu a besoin

D’un organe de plus.